Bandar Abbas - 5 mai 2017

Dans notre dernier article, nous vous sommes quittés juste avant d’embarquer sur le ferry de Dubaï à Bandar Abbas en Iran ! Avec nos problèmes de visa, passer du monde arabe au monde persan ne fut pas l’expérience la plus facile. Et nous étions impatients de découvrir cette culture persane totalement nouvelle pour nous !

Après une nuit dans le ferry, un vieux rafiot avec une seule pièce où nous avons dormi dans des sièges, nous sommes arrivés le matin à Bandar Abbas. Nous avions hâte de débarquer et de chercher le bureau de l’immigration pour avoir la preuve que les voyageurs peuvent maintenant obtenir le visa à leur arrivée à Bandar Abbas. Avant de quitter le bateau et faire nos premiers pas en Iran, nous avons vérifié que nous étions présentables. Dans le ferry, toutes les femmes portaient un tchador noir, long manteau noir les couvrants des pieds à la tête. Pour la plupart d’entre elles, nous ne pouvions voir que leurs yeux. C’était assez impressionnant pour moi. Même si je portais un foulard sur mes cheveux depuis quelques mois, je n’étais pas vraiment contente de devoir couvrir mes cheveux tout le temps. En effet, en Iran, il est obligatoire pour les femmes de couvrir leurs cheveux, leurs bras et leurs jambes. Et devant les vêtements noirs que toutes les femmes portaient dans le ferry, j’avais honte de porter mon sweat rose et ma robe à fleurs au-dessus de mon legging.

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On arrive à Bandar Abbas !

Lorsque nous avons quitté le ferry, nous sommes entrés dans le terminal à la recherche du bureau de l’immigration. Nous avons trouvé un comptoir surmonté d’une pancarte « Visa » flambant neuve. Mais… personne n’était à l’intérieur, les ordinateurs n’étaient pas branchés, le plastique recouvrait toujours les chaises. Lorsque nous avons essayé de demander des informations à un agent de l’immigration, nous avons réalisé que personne dans le port de Bandar Abbas ne parlait anglais. Ils ont pris notre passeport, ont vu qu’il y avait déjà un visa, l’ont tamponné et nous ont conduits vers la sortie. Lorsque nous avons insisté pour rencontrer quelqu’un de l’immigration, ils nous ont regardé avec suspicion et ont déclaré fermement : « Bienvenue en Iran, sortez maintenant ». Ok, nous nous sommes dit que la meilleure attitude était de partir sans faire plus de bruit. Pour nos premières minutes en Iran, ce n’était pas le moment de chercher les problèmes avec la police iranienne.

La deuxième chose que nous devions faire, c’était obtenir de l’argent iranien. En effet, en Iran, vous ne pouvez pas récupérer de l’argent aux distributeurs automatiques car ils ne sont pas connectés au réseau mondial. Vous devez apporter à l’avance en cash tout l’argent dont vous avez besoin pour votre voyage. Dans le terminal du ferry, nous avons cherché un endroit pour changer nos dirhams des Emirats Arabes Unis et nos euros en rials iraniens. Mais il n’y avait pas du bureau de change. Nous sommes sortis du terminal et avons commencé à marcher vers la sortie du port, en ignorant les taxis qui semblaient ne pas avoir vu de la chair fraîche de touristes depuis des lustres. Nous étions à 5 kilomètres de la ville, il faisait super chaud et nous n’avions pas d’argent iranien. Nous n’avions vraiment pas préparé notre séjour en Iran, pas du tout. Nous pensions que, en Iran, l’imprévisible allait nous conduire à des situations intéressantes. Nous savions que les gens sont gentils et que trop planifier le voyage nous ferait manquer de bonnes opportunités de rencontres.

A l’extérieur du port, nous avons trouvé un arrêt de bus et nous nous sommes demandés si nous devions attendre sans savoir si des bus allaient arriver et s’ils allaient en ville. Un homme s’est arrêté devant nous avec une voiture qui n’était pas un taxi. Il a commencé à nous parler en persan. Nous savions que certains iraniens font payer des courses de taxi même s’ils ne sont pas des chauffeurs de taxi officiels. Nous avons essayé d’ignorer l’homme. Nous voulions réfléchir à ce qu’il fallait faire avant de sauter dans la première voiture. Mais il a insisté pour nous parler et nous a tendu son téléphone portable. Au bout du fil, nous avons entendu quelqu’un qui parlait anglais et qui en fait était son fils. Nous lui avons expliqué notre situation et nous avons convenu que son père nous emmène en ville dans un bureau de change pour 10 dirhams.

Le père a mis nos sacs dans sa voiture et a commencé à nous conduire à travers la ville. Il nous disait beaucoup de choses en persan ! Puis il a commencé à prendre une route latérale qui n’était pas sur le chemin du centre-ville. Nous nous sommes demandé si nous avions eu raison de lui faire confiance… Nous sommes arrivés devant une maison. Un jeune homme est sorti et a sauté dans la voiture. C’était son fils ! Ils nous ont conduits dans la ville, cherchant un bureau de change. Le fils, Mohammed, parlant anglais, nous avons enfin pu exprimer ce que nous voulions faire : changer de l’argent, acheter une carte de téléphone et prendre le bus pour Shiraz. Mais comme c’était vendredi, et en Iran, le vendredi est le jour saint, notre dimanche à nous, tout était fermé. Le bureau de change n’ouvrait qu’en fin d’après-midi (mais au moins il ouvrait).

Donc, Mohammed et son père nous ont invités à déjeuner avec leur famille et à passer l’après-midi ensemble, en attendant que le bureau de change ouvre. Nous avons accepté. Nous étions curieux d’avoir notre première expérience de vie iranienne. La mère de Mohammed nous a accueillis à bras ouverts et a préparé un excellent déjeuner ! Comme en Oman, nous nous sommes tous assis sur le sol. Mais nous n’avons pas mangé avec nos doigts. De plus, nous avons été surpris de voir que contrairement aux pays arabes, la maison était ouverte aux hommes et aux femmes étrangers (ce qui signifie qu’Alex pouvait voir et parler librement à la mère de Mohammed). Nous avons passé un excellent après-midi avec Mohammed et sa famille. Alex et Mohammed ont joué à des jeux sur l’ordinateur, tandis que je jouais avec son petit frère et sa petite soeur.

La soir, après avoir trouvé un bureau de change et fait une dernière promenade en bord de mer, nous sommes montés dans le bus de nuit pour Shiraz. Notre premier jour en Iran fut assurément plein de surprises. Nous étions impatients de voir ce qui nous attendait pour la suite !

Bandar Abbas
Sur la plage, la marée est montée si rapidement que les gens ont été rattrapés par la mer
Coucher de soleil à Bandar Abbas
Coucher de soleil à Bandar Abbas

5 thoughts on “Bandar Abbas - 5 mai 2017

  1. This looks amazing!! « Scary » but at the same time a great adventure!! Glad to know you two are safe. Thought of you just today Marine! Happy birthday!!

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