Passu - 26 novembre 2016

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Après avoir traversé la frontière entre la Chine et le Pakistan à 4800 mètres d’altitude au col de Khunjerab, nous sommes arrivés à Sost, où nos nouveaux amis pakistanais nous ont emmenés à bord d’un minivan à Passu, à quelques kilomètres. Nous avons trouvé un hôtel à Passu (peut-être le seul ouvert), au bord de la Karakoram Highway, avec vue sur la rivière de la Hunza. Nous étions maintenant en effet dans la partie haute de la vallée de la Hunza. Il faisait froid mais pas aussi froid que nous nous attendions à 2500 mètres d’altitude. Pendant la nuit, le vent s’est levé et nous nous sommes réveillés sous de grandes rafales de vent. Nous avons pris un bon petit déjeuner pakistanais, consistant en une omelette pakistanaise (oeufs, oignons et piments verts) et des pratas (pains plats cuits à la poêle), l’homme qui nous servait a alors commencé à nous raconter des histoires sur la randonnée en haute montagne.

Oui, on vit ici dans un autre monde. Nous sommes entourés par des sommets à 6000, 7000 et même 8000 mètres de haut, que des gens partent grimper et dont ils ne reviennent parfois pas. L’homme nous a raconté comment il avait été guide et comment il était devenu alpiniste, comment il avait été un jour engagé par une famille pour retrouver le cadavre de leur fils, mort 3 ans plus tôt sur la montagne, comment il a failli mourir quand un de ses clients a insisté pour escalader la montagne au mauvais moment. Il nous a raconté avec fieté son ascension du Mont Nanga Parbat (8100 mètres), et il nous a aussi dit qu’en 2017 il avait décidé de tenter l’ascension du K2 (8611 mètres), le deuxième plus haut sommet du monde après l’Everest (8848 mètres). Il nous a dit que pour passer de 7000 à 8000 mètres, cela peut prendre deux mois, qu’après 7000 mètres le corps ne se sent plus la faim et qu’il mangeait seulement du chocolat, et que quand il monte son sac à dos des poids de 30 kg! (Nous transportons 12kg et c’est déjà une dispute quand nous le portons pendant 2 heures) Cela nous a fait penser à la perception de la vie de ces alpinistes. Ils sont capables de prendre le risque de perdre leur vie pour escalader les montagnes. Le taux de mortalité sur le Nanga Parbat est de 21% (ce qui signifie qu’une personne sur 5 meurt en essayant de grimper au sommet), et pour le K2 elle est de 30% ! Mais le sentiment qu’ils ont quand ils réussissent à arriver au sommet doit être au-dessus de toute autre chose…

Notre nouvel ami nous a également dit que le tourisme au Pakistan avait diminué depuis le 11 septembre. Aujourd’hui, il y a moins de 10 touristes qui viennent chaque mois. Avant le 09/11, le Pakistan était très touristique. Nous avons pu sentir comment cette diminution du tourisme l’a affecté lui et beaucoup de gens que nous avons rencontrés. En nous quittant, il nous remercia chaleureusement d’être venus au Pakistan.

Même avec le vent, le temps n’était pas trop froid et était même ensoleillé, alors nous sommes allés faire une promenade dans le village de Passu. Le village est fait de pierres et peine à avoir l’électricité. Et les vues sur les montagnes autour sont tout simplement incroyables.

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Nous nous sommes promenés le long de la Karakoram Highway, admirant de temps en temps les camions pakistanais, magnifiquement décorés. La décoration des camions est partout au Pakistan. Les conducteurs demandent à des professionnels de peindre leurs camions avec des scènes colorées et des textes poétiques.

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Automne sur la KKH

Alors que nous marchions sur la route, une jeep s’est arrêtée à côté de nous et les hommes à l’intérieur ont demandé s’ils pouvaient nous aider. En fait l’un d’eux connaissait un pakistanais que nous avions contacté sur couchsurfing, et ils nous ont pris en voiture pour nous emmener à un autre beau village quelques kilomètres plus loin, Husseini, où se trouve un magnifique pont suspendu.

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La vue depuis Husseini
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Oserons-nous le traverser ?

Ce pont en bois traverse la rivière Hunza, et nous avons de nouveau été frappés par la beauté de cet endroit, avec de l’eau bleue claire, des montagnes grises devenant jaunes sous le soleil, et des pics blancs de neige. Après seulement quelques heures au Pakistan, nous étions tout simplement tombés amoureux de ce pays et de ses habitants !

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4 thoughts on “Passu - 26 novembre 2016

    1. Aussi avez vous eu l’occasion de discuter de l’activité professionnelle et extra professionnelle de ces gens ?? Ça doit être très différent de partout ailleurs !
      Le guide a t il pu vous dire si le métier lui même le rendait heureux ? En dehors de ses records personnels ? Parce que presque mourir pour un client ça a de quoi dégouter un peu j’imagine 😉

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